Totuguero
Oh, là, là ! J’ai plein de chose à raconter, je ne sais pas par où commencer alors je vais faire au plus simple et commencer par le début 🙂
Ce matin 200 kms nous attendent pour rejoindre le parc de Tortuguero mais au réveil nous nous apercevons que la veille nous avons du crever puisque le pneu et à plat. François s’attelle à la tâche pour que nous puissions partir au plus tôt et ainsi prendre le bateau qui nous conduira à bon port. Malheureusement il se rendra vite compte qu’il ne peut pas y arriver. La clé qui est dans la voiture ne correspond pas au boulon antivol de la roue de secours!
Il nous faudra attendre plus de 2h que le loueur de voiture arrive pour exploser à coup de marteau le boulon récalcitrant.
Ni une ni deux nous pennons la route pour rejoindre l’embarcadère de la Pavona ou nous devons prendre notre barque, la dernière devant partir à 16h pour rejoindre Tortuguero. On est un peu stressé car le timing est serré.
Et comme la poisse, quand elle vous colle elle vous lâche plus, les embouteillages se succèdent au fil des kilomètres.
Jusqu’à que nous tirions le gros lot ! Sur notre route à 30 min de l’arrivée nous tombons sur une manifestation. Et rebelote, comme au Mexique les habitants tendent des cordes en travers du chemin et font barrage. Je vous rassure François n’a pas du monter sur l’estrade en short 🙂
Après 20 minutes d’attente le gong fatidique des 16h raisonne.
On décide tout de même de rebrousser chemin pour contourner le barrage et nous rendre à l’embarcadère au cas ou .
Grand bien nous a pris, des barques à moteur privées assurent la liaison, pour le double du prix certes mais au moins nous pourrons arriver à destination. Ouf !!!

Ou, la petite Amazonie

C’est le surnom qu’on lui donne et ça lui va comme un gant.
Le seul moyen pour y accéder à part le petit avion est le bateau à fond plat qui sillonne péniblement le long d’un fleuve capricieux. En cet saison l’eau est au plus bas et naviguer sur ce fleuve boueux et un vrai parcours d’obstacle.
Durant 1h 30 nous nous sommes retrouver projetés dans la série Guyane, à glisser sur l’eau en plein milieu d’une forêt tropicale dense, sous les cris des singes hurleurs, les piaillements des oiseaux et le regard placide de quelques alligators.
Il ne manquait que les chercheurs d’or pour parfaire le tableau.
Au fil de l’eau on dépasse des micros villages, petites bicoques faites de bric et de broc à flanc de fleuve. C’est dépaysant. Des panneaux de signalisation plantés dans l’eau indique les différentes direction au croisement de plusieurs cours d’eau Les minutes défilent en suivant les méandres du fleuve qui s’allongent, qui se fait plus large et plus profond, et enfin notre barque prend de la vitesse.


On se demande comment ces gens peuvent vivre ici, en plein milieu de nul part? Et surtout on se demande un peu sur quoi on va tomber.
Le village est trop sympa, pas de voiture (on s’en doutais un peu), juste des petites carrioles pour les vendeurs ambulants, des enfants qui courent partout, slalomant entre les chiens et les petits stands de grillades improvisées ou pour quelques colonnes vous pouvez manger une bonne brochette de poulet mariné.
Bon, quand on se perd dans les ruelles secondaires on se rend vite compte de la simplicité avec laquelle vivent ses gens mais nous n’avons pas eu l’impression qu’ils en souffraient, cela ressemblait plutôt à un style de vie alternatif.
Le seul moyen de locomotion ici est le bateau-taxi qui relie les différents petits villages entre eux et assurent le retour sur la terre ferme. Chaque bicoque à son ponton et quel régal que de manger un bon plat sur l’un d’entre eux.
A la découverte de la mangrove

Le temps ici est un homme volage. Il pleut, il fait nuageux et il fait soleil tout ça dans la même heure, mais ce matin nous avons de la chance. Debout 5h pour un tour de canoë à la découverte de la faune et de la flore de cette région.
Au réveil Thaïs tire la gueule sévère mais ça s’arrangera une fois les premiers coups de pagaies donnés. On y verra nos premiers singes hurleurs (enfin!) des petits alligators dont seuls leurs yeux se devinent au milieu des plantes aquatiques et une variété impressionnante d’oiseaux en tous genres.


De jolis petits reptiles auront aussi pris la pose pour notre camera ainsi que de gros iguanes se dorant le cuir au soleil.




Le retour à coup de pagaies sera quand à lui éprouvant mais comme le dit notre guide, c’est un bon exercice, Pura Vida !
Une mer traîtresse

Mais on nous l’a dit on ne se baigne pas à Tortuguero. C’est tout juste si on y trempe les pieds. C’est bien dommage l’eau est bonne (mais bizarrement moins que dans le Pacifique) et la plage est plutôt sympa (pas la plus belle mais elle fait son petit effet). Du sable noir, pratiquement déserte et bordée de palmiers. Comme à chaque fois c’est l’adjectif « sauvage » qui la décrit le mieux.
Et si on oublie les recommandations que l’on nous a faites, des panneaux nous mettant en garde contre ses courants traitent nous rafraîchissent la mémoire . Pourtant nous allons assister à un évènement très angoissant. Après manger nous décidons d’aller faire bronzette et en arrivant sur la plage qui auparavant était déserte une foule de personnes est massée sur le sable regardant au loin un homme à la mer.

Nous comprenons rapidement que celui-ci a été emporté par les courants et qu’il ne parvient plus a rejoindre la plage. Sous nos yeux éberlués et angoissés nous assistons a une tentative de sauvetage qui durera plus d’une demi-heure (et allez savoir depuis combien de temps l’homme se débattait dans l’eau)
De courageux costaricains armés d’une ridicule chambre a air s’élancent dans la mer déchaînée pour tenter de secourir le noyé.
Alors qu’un canoë échoue à passer la barrière des vagues, manquant plusieurs fois de se retourner, les nageurs de l’extrême et un surfeur fendent les flots à la seule puissance de leur bras.
L’homme en détresse n’est quand à lui qu’une petite tache ballottée par les courants bien loin de la terre ferme. Nous nous demandons avec anxiété (Thaïs pleure à flot, et nous, nous ne la ramenons vraiment pas) comment ces hommes vont bien pouvoir tous retourner sur le rivage quand nous comprenons que ce n’est pas ce qu’il cherche a faire.
Ils nagent de toutes leur force pour dépasser la barrière des rouleaux et attendre la partie au large de la mer qui est plus calme pour attendre les secours.
Cependant, quand elle accoste sur la plage sous les applaudissement de la foule un brouhaha suspect remplace bien trop vite les acclamations.
A cet instant notre cœur à tous se serre. Les yeux fixé sur le noyé, impossible de détourner le regard de ce spectacle morbide. Les secouristes le tournent dans tous les sens, nous perdons l’homme de vue et nous l’imaginons déjà mort quand on le charge sur une civière.
Autant vous dire qu’après cet événement personne n’a plus approché de la plage !

Et voilà les aventures de ces deux jours.
Je fini ce post par la boulette de maman qui une fois monter à bord d’un taxi collectif pour notre retour s’est rendu compte qu’elle avait oublié son téléphone portable sur le lit de l’hôtel ! Argh !!!
Le taxiteur à bien voulu faire demi-tour après 10 minutes de navigation sans qu’aucun autres locaux présents sur le bateau ne râlent alors que nous allions les mettre en retard. De vrais amours, essayez un peu de faire ça en France. Je suis sûre que l’un de nos compatriotes n’hésiterait pas à nous jeter à l’eau en nous disant d’y aller à la nage !
Hasta luego ! On vous retrouve sur la cote caribes sud et ce n’est pas pour me déplaire parce que la nature et les randonnées ça va un moment mais là, j’ai besoin de belles plages, de mer et de grand soleil !!!
Bisous